Zélie Isambert ou la passion de la photographie

Une fille de cultivateurs

portaitZélie Zénaïde ISAMBERT est née le 6 octobre 1832 à Prunay. C’est la fille ainée de Alphonse César cultivateur, natif de Boisville et de Camille Eugénie SIMON

Elle a plusieurs frères et sœurs :

 

  • Félix Alphonse né le 16 octobre 1833 , décédé un mois plus tard le 27 novembre 1833
  • Amilcar Alphonse né le 22 janvier 1835, marié le 9 fevrier 1863 à l’Ile Maurice avec Marie Eulalie SAUZIER
  • Alphonsine Héloïse née le 15 septembre 1836 , mariée à Prunay le 23 avril 1856 avec SEVESTRE Joseph Cyrille marchand épicier à Prasville. décédée le 15 février 1914 à Paris 14eme , culottière
  • Marie Eugénie Hermance née le 04 avril 1839, décédée le 5 avril 1842
  • Valérie Eugénie née le 23 mars 1841, épouse de Auguste Emile RICHARD, décédée le 10 avril 1864 à Chartres

 

 

C’est une famille de cultivateurs aisés puisque Camille SIMON est la fille de Pierre Augustin, cultivateur propriétaire, la nièce de Emile Gédéon, rentier à Paris après avoir fait fortune à l’Ile Maurice. Elle est aussi la sœur de Hyacinthe lui-même propriétaire à la fin de sa vie et maire de Prunay de 1857 à 1865. Hyacinthe est le père de Jules Désiré SIMON qui sera un pédiatre reconnu à Paris.

 

 

 

Un premier mariage en 1853

Le 18 juillet 1853, à Prunay, Zélie, âgée de 20 ans, épouse Antoine Auguste FIALEIX, marchand de nouveautés à Chartres d’où il est natif. Il a 27 ans. L’acte de mariage nous apprend qu’il habite avec ses parents qui tiennent également la boutique, 27 rue du Bois-Merrain.

Antoine FIALEIX Père est originaire de Méallet dans le Cantal. Il s’est installé à Chartres en tant que marchand vers 1810.

Hélas, le jeune époux décède 2 mois plus tard, le 30 septembre 1853.

 

 

Un second mariage en 1854

Un an plus tard, le 25 septembre 1854, Zélie épouse, à Chartres, Louis Ferdinand LECLERC, commis bonnetier, âgé de 26 ans. Zélie tient toujours la boutique de rouennerie et de bonneterie au 27 rue du Bois-Merrain.

Le 16 mai 1856 naît leur premier fils Emile Louis.

Mais Zélie a une autre passion  : la photographie ! 

 

 

Zélie, photographe associée de Gallas Optique

Désiré Augustin GALLAS tient un magasin d’optique dans la boutique voisine à celle des LECLERC, au 28 rue du Bois-Merrain. Zélie y apprend la technique avec les équipements de l’opticien. Désiré et Zélie sont même un temps associés.

En effet, en 1860, Maurice Raphaël, second fils de Zélie naît au 28 rue du Bois-Merrain… adresse donc du magasin d’optique. La jeune mère est alors sans profession mais vraisemblablement photographe pour Désiré GALLAS…

Zélie songe alors sérieusement à installer son propre atelier de photographies. Ce sera chose faite fin 1862/début 1863

Comme le prouve cette publicité parue dans le Journal de Chartres et département d’Eure-et-Loir le 30 novembre 1862…

A noter que cette publicité évoque une « dissolution de société » , il y a donc eu rupture avec GALLAS :

Article presse LECLERC Photographe - Le journal de Chartres - 30-11-1862 v2

 

Mme LECLERC, photographe

Début février 1863, l’atelier de photographie est fin prêt pour accueillir ses premiers clients. La famille a migré quelques mois plutôt de la rue du Bois-Merrain à la rue d’Amilly (actuelle rue Gabriel Péri aujourd’hui, le n° 2). 

Zélie LECLERC entend bien se démarquer des autres ateliers de photographie (notamment celui de Gallas ?) car elle précise dans le journal local que ses clichés sont bien sortis de son atelier contrairement à d’autres…

 

Article presse LECLERC Photographe - Le journal de Chartres - 09-02-1863Article presse LECLERC Photographe - Le journal de Chartres - 26-04-1863

L’exposition agricole de 1863 à Charres 

Lors de cette exposition, Zélie présente une photographie de la Maladie de la Vigne et obtient une mention « honorable ».

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Forte de ce succès Zélie communique encore davantage sur ses activités

En 1866, la famille s’agrandit avec la naissance de Lucie. La famille habite toujours au 2 rue d’Amilly. Une jeune domestique loge chez les LECLERC, confirmant que la famille a amélioré son train de vie. 

Mais la concurrence est rude :

En plus de GALLAS AINÉ qui tient désormais un un atelier de photographies Rue du Petit Change, près de la place des Halles, Zélie doit faire face à l’installation d’un nouveau photographe à Chartres, en 1868, avec Jules Francisque RONDIN dont l’atelier se situe au 12 Rue de l’épervier. Jules Francisque est actif dans son atelier chartrain jusqu’à son décès survenu le 29 décembre 1883. C’est M. PAUL qui prendra sa succession.

Les activités de Zélie périclitent, même si, en 1869, elle obtient une médaille de bronze pour ses vues photographiques lors de l’exposition industrielle et artistique de 1869.

En 1870, Zélie propose une nouvelle spécialité : la photographie sur émail

 

La vente de l’atelier

Malgré cette diversification, Zélie cède son atelier à M. LAMBERT en juin 1872

En 1875, Les LECLERC se recyclent et deviennent fleuristes 27 rue des Changes.

Le 28 mai 1875, Louis Ferdinand, l’époux de Zélie décède à cette adresse. Il avait 47 ans et s’était recyclé lui aussi comme garçon de recettes, chargé de l’encaissement des effets de commerce.

On perd la trace de la famille en 1880  : lors du recensement de 1881, la famille n’habite plus à Chartres vraisemblablement

Emile Louis se marie le 24 octobre 1884, à Puteaux, avec SCHMIDT Jeanne Barbe Eugénie. Il est ajusteur et habite 17 rue Rousselle à Puteaux avec Zélie. Elle est probablement décédée après 1890

 

Quelques clichés de Zélie 

 

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Carine Vanneau, novembre 2022