Marguerite Benoist, une vie dédiée aux enfants

Marguerite BENOIST, institutrice et résistante

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Une enfance à Prunay

La famille BENOIST est originaire de Prunay depuis le 17ème siècle puisque la consultation des archives de la commune fait mention d’un mariage entre Nicolas BENOIST et Marie GIRAR en 1689. Les descendants de Nicolas migrent un temps à Boinville avec Babilas, laboureur et père de 10 enfants dont 6 meurent en bas-âge. Aimé Albert, le père de Marguerite, est le dernier de la fratrie.

Il se marie le 9 juillet 1887 à Voves Avec Marie Francine GAUTHIER. Ils s’installent sur la place du 14 juillet actuelle, où il est cordonnier, juste à côté de la demeure du Docteur Constant. Le couple aura 2 enfants : Raoul Henri né le 16 mai 1888 et Marguerite qui nait le 29 août 1896.

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Raoul s’engage dans l’armée en 1906. Il devient Maréchal des Logis en 1909 puis pilote-aviateur en 1913. Il meurt à bord de son avion en survolant les lignes ennemies le 25 août 1914 à l’hôpital militaire d’Épinal. Son nom est inscrit sur le Monument aux Morts de Prunay.

 

 

 

Des études brillantes

Marguerite quitte Prunay vraisemblablement après son certificat d’études puisqu’elle est absente de la liste de recensement de 1911.

Son certificat en poche, elle se destine à l’enseignement et passe le brevet élémentaire. Ce brevet permettait alors de devenir instituteur dans l’Enseignement primaire. Elle poursuit ses études et entre à l’école normale de Chartres où elle obtient son brevet supérieur. Ce diplôme sanctionnait la fin des études à l’École Normale après 3 ans de cours avant une formation pédagogique.

Devenue institutrice dès 1914, elle passe son Certificat d’Aptitude Pédagogique qui était destiné à l’aptitude de instituteurs à la Direction des école publiques à plusieurs classes.

Pour ces années d’enseignement, Marguerite a reçu la Rosette, officier de l’Instruction Publique

Elle a également reçu la Grande Médaille de bronze de la Société Centrale des Architectes (enseignement du dessin).

 

Directrice du Préventorium de Dreux 

Elle devient directrice du Préventorium de Dreux en 1931, créé cette même année par Maurice Violette, alors Maire de Dreux.

Le Préventorium est une partie de l’immense complexe du Sanatorium de Dreux : il était destiné à recueillir des enfants au contact de tuberculeux contagieux. Les enfants reçoivent des soins et une éducation.

Marguerite assiste le docteur pour tous les examens cliniques et radiologiques. Elle assure personnellement la surveillance des pansements, cures et repas. Enfin, elle contrôle l’enseignement donné dans les 8 classes que compte le Préventorium (300 patients). 

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Un acte de bravoure

Le 15 juin 1940, lors de la guerre, les 300 enfants du préventorium doivent être évacués en raison de bombardements de l’armée allemande.  Marguerite Benoist n’a à sa disposition que 2 voitures de 4 places …

Elle va également assurer le ravitaillement de ses 300 pensionnaires en allant régulièrement s’approvisionner dans une ancienne poudrière survolée par les allemands…Elle parvint à ramener tous ses pensionnaires sains et saufs le 04 juillet 1940 au sanatorium.

Pour cet acte de bravoure, elle sera nommée chevalier de la Légion d’honneur le 5  mai 1955.

 

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Marguerite Benoist demeurera célibataire, ayant consacré sa vie aux enfants qu’elle n’aura jamais. Elle se retire à Paris en retraite puis à Neuilly sur Seine. Elle décède le 21 septembre 1977, à Paris, 15 place de la Madeleine, dans le 8ème arrondissement, comme l’atteste son avis de décès. A l’époque on trouvait un salon de thé à cette adresse ! elle est enterrée à Neuilly.

Récemment, un article de l’Echo Républicain révélait que le docteur du Sanatorium avait sauvé bon nombre d’enfants juifs des rafles antisémite. Il était aidé en cela par Marguerite Benoist.

A noter que depuis 2018, Marguerite a sa rue à Prunay.