La guerre 14-18 à Prunay

 Nos soldats morts pour la France en quelques chiffres

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57 morts pour la France ;

Moyenne d’âge : 28 ans ;

Les plus jeunes avaient 19 ans : LAIGNEAU Joseph Paul (19 ans et 5 mois) & POUPARD Lucien (19 ans et 9 mois) ;

Le plus âgé avait 45 ans : TARDIVEAU Philidor Auguste ;

Les 2 premiers soldats tués au combat sont tombés le 22 août 1914 et le dernier le 26 octobre 1918 ;

11 sont morts pendant la 1ère année du Conflit ;

12 faisaient partie du même régiment : le 102ème Régiment  d’ Infanterie ;

5 familles ont perdu 2 fils ou plus ;

Au moins 26 enfants orphelins, déclarés pupilles de la nation.

 

Liste des soldats morts pour la France – 1914-1918

Liste des soldats de Prunay Morts pour la France 

Ci-jointe la liste des soldats morts pour la France, lors de la 1ère Guerre Mondiale. Soit 57 soldats, âgés de 19 à 45 ans. 

D’après la Loi du 25 octobre 1919, « l’inscription d’un nom se justifie pleinement lorsque le défunt, décédé au cours d’une guerre ou d’opérations assimilées à des campagnes de guerre, est titulaire de la mention « Mort pour la France », et est né ou domicilié légalement en dernier lieu dans la commune considérée ». 

Ainsi, on retrouve sur notre Monument aux Morts des natifs de Prunay comme des soldats qui habitaient en dernier lieu sur notre commune. Certains soldats sont inscrits sur plusieurs Monuments aux Morts, dans l’hexagone. D’autres, ayant pourtant habité dans la commune ne sont pas inscrits du tout sur ce monument.

Pour chaque soldat, sont indiqués leurs :

  • date et lieu de naissance ;
  • grade et corps militaire au moment de la guerre ;
  • date et lieu de décès ; 
  • filiation (quand elle est connue et vérifiée, notamment par les actes d’État Civil).

 

Ces éléments ont été compilés après des recherches réalisées  :

  • sur les registres d’État Civil des Archives d’Eure-et-Loir ;
  • sur les registres de matricules militaires des Archives d’Eure-et-Loir ;
  • sur la Base des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale  – Site du Ministère de la Défense.

 

Cette base recense notamment toutes les fiches militaires des soldats morts au champ d’honneur.

 

Soldats engagés dans la guerre 14-18 ayant survécu 

Il est important également de saluer la mémoire des soldats engagés dans la 1ère Guerre mondiale revenus vivants du conflit. 

Il n’existe pas de liste officielle de ces anciens combattants de la guerre 14-18. 

Pour les retrouver, les registres d’état civil de Prunay, notamment les actes de naissance, la liste des électeurs de 1914 ainsi que le recensement de la population de Prunay-le-Gillon, nous ont permis de repérer les individus susceptibles d’avoir participé au conflit. Il faut savoir que tous les jeunes hommes étaient recensés à leur 20 ans par le Bureau de Recrutement de leur arrondissement de naissance (Chartres, pour les natifs de Prunay) ou leur lieu de résidence pour faire ou non leur service militaire car jusqu’en 1904, la sélection se fait par tirage au sort.

Sur ces registres de matricule est attribué, à chaque soldat, un matricule auquel une fiche militaire est associée. Cette fiche détaille l’état civil de la recrue, quelques aspects physiques (taille, couleur des yeux, cheveux, forme du nez !), ses différentes affectations militaires, blessures et citations de guerre.

Nous avons pu identifier, à la date du 01/11/2018, 396 soldats mobilisés sur la commune de Prunay. 324 soldats sont revenus sains et saufs. Sachant que Prunay comptait en 1911, 1100 âmes, que les hommes valides étaient recrutés de 18 à 48 ans, cette liste est presque complète. A noter que certains soldats n’ont été « aptes » que quelques jours ou mois, en raison de maladie ou de faiblesse générale alors que d’autres sont restés pendant 4 ans au front. Les plus âgés étaient généralement mobilisés à l’arrière au service de la réquisition des animaux et voitures, à l’escadron de train des équipages, aux poudreries, à la section des Commis et Ouvriers d’Administration (COA) alors que les plus jeunes, parfois leur fils, étaient sur le front.

Peu de ces soldats sont rentrés « intacts » de la Guerre, ce qui témoigne de la violence du conflit. Ces soldats sont, en effet, revenus blessés ou malades et ont été considérés comme invalides de guerre, à des degrés différents pour paralysie des membres inférieurs ou supérieurs, gueule cassée, séquelles de paludisme, surdité et perforation du tympan, bronchite chronique due au gaz…la liste est longue des blessures et maladies endurées si bien que parfois ces livrets militaires ressemblent à des carnets de santé…

On imagine alors la difficulté de reprendre une vie active « normale » après ces 4 ans de conflit. Beaucoup ont quitté la commune après la guerre pour reconstruire leur vie vers des communes proches (Francourville, Berchères, Sours, Voves) mais surtout à Paris ou en Région Parisienne.

La liste complète des soldats mobilisés donne les nom, prénoms, date de naissance, classe, matricule, filiation, quelques extraits du registre militaire…Liste des soldats de Prunay le Gillon

40 habitants de la commune en âge d’être mobilisés ont été exemptés avant la guerre pour faiblesse intellectuelle, infantilisme, épilepsie, malformation des membres, myopie sévère…

Pour 75 autres Prunay-Gilloniens nés ou habitant la commune en 1914, il n’a pas été possible de retrouver la fiche matricule.

 

Quelques chiffres encore….

Des blessés et des invalides de guerre

Parmi ces 306 soldats ayant survécu au conflit , on compte 96 blessures (50 par éclat d’obus, 43 par balles et 3 coups de pied de cheval)

Certains soldats n’ont eu aucune séquelle physique tandis que d’autres ont eu jusqu’à 4 blessures pendant la durée de leur mobilisation. 

Au total, 48 soldats ont été reconnus Invalides de guerre de 10 à 100 % pour certains.

Parmi les plus meurtris, on peut citer :

  • BIZARD René, amputé de la jambe droite,
  • FOIRET Charles, amputé de l’avant-bras droit,
  • SEVRET Pierre, amputé de la jambe droite
  • CALLU Etienne Auguste, trépané,
  • BUISSON Henri Eugène énucléé
  • DECOURTYE Emile, amputé de l’avant-bras droit…

Des  douleurs, des maux, des maladies

Si les éclats d’obus et de balles constituent les principales sources de blessures, les soldats affamés, affaiblis, sales et transis de froid dans les tranchées souffrent aussi de maladies qui les conduisent parfois à l’hôpital ou à être tout simplement réformés définitivement.

  • 8 cas d’intoxication au gaz
  • 10 évacuations pour bronchite
  • 3 cas de pneumonies
  • 6 cas de problèmes auditifs (otite, diminution de l’audition, tympan crevé) liés aux  bombardements
  • 2 cas de dysenterie
  • 3 gastro-entérites sévères
  • 2 cas de rhumatismes
  • 3 grippes
  • 1 cas de gale
  • 5 cas de fièvre
  • 3 cas de paludisme (principalement les soldats partis dans l’Infanterie Coloniale, en Afrique du Nord)
  • Et 4 évacuations pour pieds gelés

 

Des prisonniers :

 27 soldats ont été  faits prisonniers par les Allemands, certains dès 1914 et n’ont été rapatriés en France qu’en 1919 (DELACHAUME Oscar Maximilien, GAUTHIER Louis Edmond, LEVASSORT Louis Fernand…)

Rappel sur le service militaire avant 1914 :

– De 1889 à 1904 le service militaire dure deux ans avec une sélection par tirage au sort, mais avec possibilité d’être réformé

– En 1905, le tirage au sort est supprimé ainsi que les remplacements et les exemptions : désormais tous les hommes sont appelables pour deux ans

– En 1913, le service militaire passe de 2 à 3 ans.

Ainsi, entre 1905 et 1914 chaque homme français arrivé à ses 20 ans doit être recensé dans une liste nominative puis faire son service militaire pendant deux puis trois années dans l’armée d’active (de ses 21 à ses 23 ans), avant d’être rendu à la vie civile. Pendant les onze années après son service, il fait partie de la réserve de l’armée d’active (de ses 24 à 34 ans), puis pendant sept ans de l’armée territoriale (de ses 35 à 41 ans) et enfin pendant encore sept ans de la réserve de l’armée territoriale (de ses 42 à 48 ans).

A noter que les hommes de la Classe 1911 (nés en 1891) qui attendaient théoriquement leur libération en octobre 1914 auront le double privilège d’être ceux qui resteront le plus longtemps sous l’uniforme, plus de 6 ans et 10 mois, et une des classes proportionnellement les plus meurtries…

 

 Recherches effectuées par Carine Vanneau : carine.vanneau@free.fr