Henri Cornet

Le plus jeune vainqueur du Tour de France

339561Plusieurs patronymes pour un seul homme 

 

Henri CORNET, de son vrai nom Henri JARDRY est né le 4 août 1884 à Desvres dans le Pas-de-Calais, de père inconnu, sous le nom d’Henri Auguste François DAVID, du nom de sa mère. 

Son acte de naissance mentionne que sa mère, Augustine Marie, était seulement âgée de 15 ans. Elle a accouché dans la demeure du « Sieur François PRUVOST, 49 ans, ouvrier d’usine au Caraquet ». De nombreux couples domiciliés dans ce lieu-dit accueillaient des enfants de l’hospice. 

Il s’avère qu’en effet, la jeune Augustine était une enfant « assistée » puisqu’on retrouve son nom dans les Répertoires d’admission des enfants assistés de la Seine (1742-1914). (DAVID, Enfants assistés, 1868, dossier 28041, vue 21/22).  

La jeune femme quitte vraisemblablement le Pas-de-Calais quelques années plus tard pour suivre sa mère qui s’est installée à Choisy-le-Roi, où elle s’est remariée, le 1er juillet 1873  avec un certain Jean-Baptiste Joseph CORNET !

Le 9 décembre 1893, Augustine épouse, à son tour, à Choisy-le-Roi, Eugène Adolphe JARDRY, employé de Chemin de fer (né à Melun le 21/12/1863) qui reconnait le fils de son épouse. Henri Auguste François DAVID devient, à 9 ans, Henri JARDRY !

On peut supposer qu’Henri, au moment de choisir son pseudonyme de coureur cycliste ait emprunté le patronyme du mari de sa grand-mère plutôt que celui de son père nourricier.

 

Les débuts de coureur cycliste

 

Henri CORNET se lance dans le cyclisme à 16 ans, deux ans après avoir appris à faire du vélo, d’après son fils Jacques !…  Il fait partie du club de Choisy-le-Roi. Il gagne d’ailleurs sa première course en 1900 , la Courses des Tout-petits dans la région de Choisy.

Coureur au petit gabarit d’1m60, Il est vite surnommé : «le Rigolo »  du fait de sa légendaire bonne humeur lors des courses cyclistes. Il blague dans le peloton. Il est aussi surnommé « le Dépanneur », « le mécanicien » ou « le Titi Parisien »

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Le Tour de France 1904

 

Cette année là, le Tour se déroule du 2 juillet au 24 juillet 1904. Il comporte 6 étapes : Montgeron – Lyon – Marseille – Toulouse – Bordeaux – Nantes – Paris.

Lorsque Cornet débarque le 2 juillet à Paris sur la ligne de départ de la Grande Boucle, c’est un inconnu pour les journalistes sportifs.

C’est la seconde édition du Tour. La première édition du Tour, en 1903, avait été remportée par, Maurice Garin. Le gagnant avait empoché 3000 francs pour cette victoire. Devant le succès du Tour, de nombreux cyclistes sont engagés pour la seconde édition et sont prêts à tout pour gagner… y compris à tricher…

En effet, les tricheries des participants se sont multipliées : certains empruntaient des voitures pour finir leur étape, d’autres sont montés en train, d’autres ont été ravitaillés en course par des automobilistes… certains se sont arrêtés dans les cafés pour boire du vin…  A cela s’ajoute le comportement  chauvin et vindicatif des supporters au bord de la route : tessons de bouteille dispersés sur la route, attaques des coureurs à coups de gourdin, bagarre générale… Aucouturier, coureur de l’époque dut même se réfugier dans un café et se déguiser pour échapper à des supporters agressifs !

Le classement en juillet 1904, avant les disqualifications est donc le suivant :

1) Maurice Garin 

2) Lucien Pothier 

3) César Garin 

4) Hippolyte Aucouturier 

5) Henri Cornet 

 

A noter qu’il a acquis cette 5ème place malgré une crevaison, lors de la dernière étape, lors de laquelle il a dû parcourir 35 km à plat !

Au total, 29 coureurs sur 88 au départ, furent reconnus coupables de « violation des règlements » et disqualifiés.
Au final, le 30 novembre, quatre mois plus tard, l’Union vélocipédique de France (UVF) disqualifie les quatre coureurs qui ont fini en tête de la course et attribuent finalement la victoire au 5eme : 

Henri Cornet devient le plus jeune vainqueur du Tour à 19 ans, 11 mois et 20 jours. 

 

 

Sa vie à Prunay

 

Henri Cornet gagnera par la suite le Paris-Roubaix en 1906. 

Cette même année, il épouse Ernestine RIVIERE, native du hameau de Frainville. Il arrête la course cycliste au début de la 1ère Guerre Mondiale. 

De son union avec Ernestine, 8 enfants naitront.

Après la guerre, Henri Cornet s’installe définitivement d’abord à Frainville où il ouvre son 1er garage puis à Prunay, au 1 puis au 8  place du 14 juillet à Prunay. Un garage dédié à la vente et à la réparation de cycles puis d’automobiles. On y trouvait également une pompe à essence. Le garage fera aussi office de café (avec piano mécanique autour duquel les gens venaient danser).

Il décède le 18 mars 1941.

Une rue de Prunay porte son nom.

 

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Résultats sur le Tour de France

 

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  • Tour de France 1904 : Vainqueur du classement général et d’une étape
  • Tour de France 1905 : Abandon (4e étape) 
  • Tour de France 1906 : Forfait au départ
  • Tour de France 1907 : Abandon (4e étape) 
  • Tour de France 1908 : 8e du classement général
  • Tour de France 1909 : Abandon (4e étape)
  • Tour de France 1910 : 16e du classement général
  • Tour de France 1911 : 12e du classement général
  • Tour de France 1912 : 28e du classement général

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Henri Cornet en 1909 – Bibliothèque Nationale de France